Le télescope et la longue-vue se ressemblent… Et vous vous demandez en quoi finalement ils sont différents l’un de l’autre.
C’est la question à laquelle nous répondons dans cet article.
Alors venez avec moi, je vous emmène découvrir les différences entre un télescope et une longue-vue !
Table des matières
Télescope et longue-vue : une origine commune
On commence par faire un peu d’histoire.
(Promis ce ne sera pas long et j’essaierai de faire en sorte que ce ne soit pas chiant !)
Si les télescopes (surtout les lunettes) ressemblent aux longues-vue… C’est tout simplement parce qu’ils ont la même origine !
En effet, au début du XVIIe siècle (en 1608), un opticien néerlandais inventa la toute première lunette d’approche, ou longue-vue.
Cet opticien n’est autre qu’Hans Lippershey, dont le nom vous dit peut-être quelque chose…
Eh oui, Hans Lippershey est celui à qui on attribue le principe de lunette.
Car un an après son invention, c’est de son objet que s’inspira Galilée pour fabriquer la première véritable lunette astronomique !
Ce dernier a tout simplement eu l’idée de pointer ce nouvel instrument vers les cieux. Et a entrepris de l’améliorer pour l’adapter aux observations célestes.
Télescope et longue-vue ont donc la même origine, puisqu’ils sont des améliorations du concept d’Hans Lippershey.
Maintenant que vous savez d’où viennent ces deux instruments…
Il est temps de voir en quoi ils sont différents l’un de l’autre !
Télescope ou longue vue : une différence d’utilisation
La première et principale différence entre un télescope et une longue vue se situe dans leur utilisation.
En effet, une longue-vue et un télescope n’ont pas le même usage.
La première est conçue pour observer le paysage, ou en tout cas des éléments terrestres.
Un peu comme des jumelles, elle s’utilise pour observer de loin en grossissant.
Un télescope lui, est conçu pour contempler les objets célestes, bien plus éloignés de nous.
Alors en théorie, un télescope peut être utilisé pour observer le paysage… Et une longue-vue pour observer les étoiles.
Mais ils ne sont pas faits pour ça et sont donc bien moins bons chacun dans le domaine de l’autre.
Comme on dit :
« Chacun son métier, les vaches seront bien gardées.«
Cette différence d’utilisation est également liée à une différence de conception entre les deux instruments.
Télescope et longue-vue : une conception similaire… ou presque
Si vous avez déjà observé dans un télescope, vous l’avez peut-être remarqué…
L’image est inversée.
Ainsi, lorsque vous observez un objet terrestre, il a la tête en bas !
Si ce n’est pas particulièrement gênant pour observer les astres…
C’est plutôt embêtant pour un instrument censé être justement conçu pour observer le paysage…
C’est pour cette raison que, contrairement aux télescopes, les longue-vue sont équipées d’un redresseur d’images.
Ce redresseur peut être similaire à celui que l’on trouve dans une paire de jumelles. C’est-à-dire une paire de prismes (blocs de verre taillé).
Ou bien, un système constitué de lentilles convergentes.
Ce redresseur est placé entre l’objectif et l’oculaire.
Comme ce n’est pas un obstacle en astronomie, les télescopes en sont dépourvus. Ça évite d’ajouter à la complexité de fabrication et au coût, déjà suffisamment élevé.
Il existe cependant ce que l’on appelle des redresseurs terrestres ou prismes d’amici pour les télescopes.
Ces derniers permettent de redresser l’image et d’observer le paysage à l’endroit dans un télescope.
Deux capacités différentes
Autre différence entre les télescopes et les longue-vue, ces dernières sont moins puissantes.
En effet, l’objectif premier d’une longue-vue est de grossir des éléments d’un paysage. On parle donc d’objets situés à quelques kilomètres tout au plus.
Dans le cas d’un télescope, les objets que l’on souhaite observer sont situés au minimum à plusieurs centaines de milliers de kilomètres (comme la Lune).
Et souvent ils se situent à plusieurs années-lumière, voire milliers d’années-lumière. (En sachant qu’une seule année-lumière équivaut déjà à environ 10 000 milliards de kilomètres…)
Vous comprenez bien que les caractéristiques physiques nécessaires ne sont pas les mêmes pour une longue-vue et un télescope.
Ainsi une longue-vue est capable de grossir beaucoup moins qu’un télescope (en général plusieurs dizaines de fois). Son diamètre est également limité, car conçue pour observer des objets de jour qui sont bien éclairés.
Un télescope peut grossir au minimum une centaine de fois et ça peut aller jusqu’à plusieurs centaines de fois. Il possède également des diamètres pouvant aller jusqu’à 400 mm voire plus.
Ceci lui permettant de récolter suffisamment de lumière pour observer des objets très lointains.
Par ailleurs, comme pour les jumelles, la longue-vue est définie par deux caractéristiques : son pouvoir grossissant et son diamètre.
Un télescope est lui désigné par son diamètre et sa focale. Tout simplement parce qu’un télescope ne possède pas un grossissement fixe.
Ce dernier dépend de sa longueur focale mais également de celle de l’oculaire que l’on utilise pour observer.
Ainsi le grossissement d’un télescope est donné par la formule :
focale télescope / focale oculaire
Et il peut être plus ou moins important en changeant simplement d’oculaire. Alors que sur une longue-vue, l’oculaire est fixe. Il ne peut pas être changé.
Une prise en main différente
Dernière différence entre le télescope et la longue-vue : la prise en main.
En effet, une longue-vue est généralement assez petite et peut donc tout à fait être tenue à la main, comme les jumelles.
Bien sûr, elle peut également être posée sur un trépied, toujours comme les jumelles.
En revanche, vous ne vous verriez pas porter un télescope de Newton à la main pour observer, c’est-ce pas ?
C’est déjà bien trop lourd et encombrant… Et surtout, les objets étant très éloignés, il serait très difficile de les viser précisément en pointant un tel instrument à la main.
Avec les jumelles, pas de problème, elles sont généralement suffisamment légères…
Et peuvent facilement être utilisées à la main pour pointer les astres.
Mais avec un télescope, ce n’est pas possible. Il vous faudra obligatoirement une monture (azimutale ou équatoriale) pour le supporter et l’orienter.
Conclusion
Vous l’aurez compris, malgré une conception assez proche, la longue-vue et le télescope n’ont pas la même utilité.
Si chacun d’eux peut en théorie être utilisé de la même manière que l’autre…
Ils sont chacun spécialisés dans un type d’observations qui leur est propre. Et sont donc bien moins performants en dehors de ce cadre.
Si vous souhaitez aller plus loin, nous avons réalisé un article complet sur le choix d’un télescope.
Et sinon, n’hésitez pas à cliquer sur les différents liens (ou vous balader directement sur le blog) pour découvrir d’autres articles (et vidéos) sur les télescopes et l’astronomie amateur !
Gardez la tête dans les étoiles 🙂