Filtre planétaire : comment bien le choisir ?

Vous adorez contempler les planètes avec votre télescope… Et aimeriez améliorer vos observations à l’aide d’un filtre planétaire ?

Mais vous ne savez pas trop comment le choisir…
Ni si cela va réellement améliorer la qualité de vos images ?

C’est le sujet de ce nouvel article !

On voit ensemble comment fonctionnent les filtres planétaires, ce qu’ils apportent et comment choisir le bon filtre.

On commence tout de suite par quelques explications !

Filtre planétaire : comment ça fonctionne ?

Vous en avez sûrement déjà vu, les filtres planétaires sont en fait de petites lentilles colorées.

filtres planétaires

Il en existe un peu de toutes les couleurs et chaque filtre possède plus ou moins son utilisation propre.

Mais alors pourquoi un filtre coloré peut-il améliorer votre image ?

Eh bien, pour comprendre, il faut s’intéresser un peu à la lumière et aux phénomènes optiques.

Petits rappels d’optique

Vous le savez certainement, la lumière blanche qui provient du Soleil et qui nous éclaire est en fait composée de plusieurs couleurs.

On peut d’ailleurs décomposer un rayon de lumière blanche en un arc-en-ciel, à l’aide d’un prisme.

prisme

Cette propriété de la lumière a notamment une conséquence intéressante.

Un objet que l’on voit rouge lorsqu’il est éclairé par une lumière blanche, n’apparaît pas forcément de cette couleur si on l’éclaire avec une source lumineuse colorée.

Tout simplement parce que cet objet absorbe toutes les couleurs, excepté le rouge, qu’il réfléchit. C’est ce qui lui donne sa couleur.

Maintenant, si vous l’éclairez par une source de lumière verte…

Il apparaîtra noir, parce qu’il ne réfléchit que le rouge et absorbe tout le reste. Y compris donc la lumière verte.

Maintenant, quel rapport avec les filtres ?

Fonctionnement d’un filtre planétaire

Un filtre permet de ne laisser passer qu’une étroite partie de la lumière.

Dans le cas des filtres planétaires, c’est directement lié à la couleur du filtre.

Ainsi, un filtre va éclaircir les zones de même couleur que lui

Et au contraire assombrir celles qui sont de couleur complémentaire (puisqu’il laisse passer les rayons de même couleur que lui et absorbe le reste).

Petite rappel sur les couleurs complémentaires

On a vu que la lumière blanche était en fait composée de plusieurs couleurs.

En pratique, on peut décomposer le blanc en trois couleurs primaires : le rouge, le vert et le bleu.

La couleur complémentaire d’une couleur est en réalité la couleur qu’il faut ajouter à cette couleur pour obtenir du blanc.

Par exemple, si on mélange le rouge et le bleu, on obtient du violet. Maintenant si on ajoute le vert (la troisième couleur primaire), on obtiendra du blanc.

Ainsi, le vert est la couleur complémentaire du violet et inversement.

Voici une roue chromatique qui présente chaque couleur et sa complémentaire.

roue chromatique
Roue chromatique

Ainsi, en utilisant un filtre bleu sur Mars par exemple, vous allez assombrir les zones rouges et faire ressortir le reste.

Le bleu étant plutôt du côté opposé au rouge sur la roue.

C’est donc ce jeu de couleurs complémentaires entre le filtre et les zones de la planète qui permet de faire ressortir certains détails.

Maintenant qu’on a compris comment fonctionnaient les filtres sur le plan théorique…

Voyons ensemble ce qu’ils apportent concrètement.

Filtre planétaire : qu’est-ce ça apporte ?

Si sur le papier, les filtres planétaires permettent d’augmenter le contraste des planètes…
Et de faire ressortir plus de détails qu’en observation classique…

Ne vous attendez pas à une énorme amélioration de la qualité des images.

En effet, ces filtres n’ont en réalité pas un impact très important.

Si vous avez le budget pour et que vous êtes vraiment fan des planètes…
Bien sûr, ça peut valoir le coup.

Mais si ce n’est pas le cas… Ce n’est peut-être pas la peine d’investir.

Il vaut mieux opter pour un bon télescope qui vous permettra de bien grossir et de garder une bonne résolution…

Et de très bons oculaires qui amélioreront nettement la qualité de vos images.

Les filtres sont souvent beaucoup plus utilisés en astrophotographie.
Et ils jouent alors un rôle bien plus important dans l’amélioration de la qualité des photos.

Côté observation des planètes, les filtres colorés, n’apportent finalement pas une si grande différence dans la qualité des images.

Néanmoins, si l’expérience vous tente… Voyons ensemble comment choisir son filtre planétaire.

Filtre planétaire : comment le choisir ?

Vous l’aurez compris, pour choisir le bon filtre planétaire, il faut d’abord savoir quelle planète on souhaite observer.

Et surtout, de quelles couleurs sont les éléments qu’on souhaite faire ressortir.

Plus la couleur d’une zone est proche de la couleur complémentaire à celle du filtre utilisé…

Plus elle apparaîtra sombre à l’image.

Typiquement, sur Jupiter, les bandes sont dans les tons orange et blanc.

Et à l’observation, sans filtre, notre œil a un peu de mal à faire la distinction entre les différentes bandes.

Un filtre bleu, permettra alors d’assombrir les bandes oranges, tout en faisant ressortir les bandes blanches.

Puisque le blanc est composé de bleu et que le orange est la couleur complémentaire du bleu.

Pour résumer un peu tout, voici un petit tableau qui reprend les principales couleurs de filtres et leur effet sur chaque planète :

tableau filtres planétaires

Vous trouverez également des tableaux qui détaillent un peu plus l’utilisation des filtres.

Conclusion

Vous savez maintenant tout ce qu’il y a à savoir sur les filtres planétaires.

Comme on l’a vu, ce ne sont pas forcément les filtres les plus efficaces et utiles.

Mais ils peuvent quand même accentuer certains contrastes, à condition de bien le choisir en fonction de ce qu’on souhaite observer.

Si vous possédez déjà des filtres et avez pu les tester, n’hésitez pas à partager avec nous votre expérience 🙂

Mais surtout, avec ou sans filtres, n’oubliez pas de garder la tête dans les étoiles

4 réflexions au sujet de “Filtre planétaire : comment bien le choisir ?”

  1. Coucou les filles !
    Intéressant cet articles, j’utilise souvent des filtres bon marché car j’ai compris que ça valait pas le coup d’investir là-dedans.
    Je n’ai pas de filtre violet mais ça me manque pas, si ça se trouve c’est le seul valable…
    Par contre sur la Lune ça aide bien pour diminuer la luminosité aveuglante de la pleine Lune (et même avant) pourquoi ne pas en avoir dit un mot ?
    Merci pour vos conseils qui aideront sans doute bien les débutants.
    BON week-end astronomique.
    Alexis

    Répondre
    • Hello Alexis,

      Contente que l’article t’ait plu 🙂 Effectivement, ça n’a pas grand intérêt d’investir beaucoup dedans.

      Je n’ai pas parlé de la Lune car nous allons dédier un prochain article aux filtres lunaires.

      Avec plaisir 🙂

      Belle journée,

      Marion

      Répondre
  2. bonjour moi j’ai un filtre orange qui atténue correctement la luminosité de la lune , augmentant sensiblement le contraste enfin pour ma part. J’attends un filtre bleue.

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    • Bonjour,

      Merci pour votre retour 🙂 Effectivement, les filtres planétaires peuvent également être utilisés sur la Lune (toujours en fonction de leur couleur). Généralement, on utilise plutôt des filtres lunaires dédiés (ce sera le sujet d’un prochain article !) entre autres pour adapter la luminosité en fonction de la phase, car notre satellite peut être très éblouissant en période de pleine lune notamment.

      Avez-vous déjà eu l’occasion de tester ce filtre sur un autre objet que la Lune ?

      Belle journée,

      Marion

      Répondre

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